3 semaines à la Finca - du 1 et au 21 février
Comment dit-on « bêche » en espagnol ? ZAPAAAAAAAA. Ce mot, on ne l'oubliera pas, la « zapa » rythme nos journées à la ferme. Ici, on est à la campagne mais il ne s'agit pas de batifoler dans les prés... on est là pour bosser ! Lever à 6h30 pour avaler un bout de pain tout sec avec une lichette de miel avant de donner la becquetance aux poules. Puis direction le champ de tomates pour bêcher la terre. Ça ne rigole pas, au bout des vingt premières minutes, on avait des ampoules aux mains, au bout d'une journée, je savais choper un poulet par les pattes et lui couper les ailes, au bout de trois jours, on maîtrisait une bonne partie du vocabulaire de l'agriculture en espagnol, et au bout de deux semaines, on voulait fuiiiiiiiiir... Mais bon... pas notre genre de nous plaindre... bien sûr, on reste jusqu'au bout ! La famille est plutôt sympa et quelques soirées valent le coup ! Notamment, lorsque Pablo, le cousin, sort son gros télescope pour nous faire partager sa passion pour l'astronomie, où lorsque Matias, le fils nous propose une partie de poker et se fait plumer après quelques tours. Même moi, qui jouait pour la première fois, je l'ai battu ! La figure marquante de la famille, c'est bien sûr le père : Roberto. Un bon argentin fier et macho comme on les aime. Ce qu'il adore : nous faire des leçons de géo-politique sur le monde (sauf sur l'Argentine, qui est quasi toute blanche à ses yeux). Dès le premier jour, on aura droit à « Sarko es un hijo de puta » (pas besoin de traduction, je pense !) Mouaif, bon, je ne suis pas non plus hyper fan du futur-ex président, mais il y a mieux comme accueil...
Au final, trois semaines assez laborieuses ancrées dans l'Argentine profonde. Une bonne immersion qui nous a permis de nous rendre compte de la difficulté du travail dans les fermes organiques. Le départ est prévu pour le mardi 21... mais la ferme est tellement paumée que le bus n'est jamais passé. On a attendu, marché, attendu, on s'est séparés, on s'est énervés, on a encore marché, on a croisé des atroces meutes de chiens, on a fait du stop, on a attendu assis, debout, le pouce levé, puis 4h après une voiture s'est arrêtée pour nous prendre ! On était persuadé que la meilleure des stratégies pour arrêter les voitures c'était que Manu se mette en retrait pendant qu'Anso et moi nous levions le pouce... erreur ! C'est quand Manu a pris la relève qu'une voiture s'est arrêtée... Peu importe, l'important c'est d'arriver jusqu'à Mendoza où on assistera au Carnaval, une institution en Amérique du Sud. En fait de carnaval, c'était plutôt le festival de la mousse... Pauvre gringos que nous sommes, nous ne savions pas que durant le carnaval, les gens se baladent équipés de mousse à raser pour en asperger le premier malchanceux qui croisera leur chemin... On en a fait les frais... maintenant, on sait ! La prochaine direction sera-t-elle plus calme ? « A ver ! »