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Les chignons en voyage
20 juillet 2011

Salvador, l'africaine

Arrivées à la gare routière de Salvador, nous discutons deux minutes avec un français, en lune de miel au Brésil. Il nous met en garde et nous dit de faire très attention, notamment la nuit, lui-même ayant été agressé quelques jours auparavant. Il finit même par nous donner 15 reais pour qu'on prenne le taxi plutôt que le bus ! C'est ce qu'on finit par faire, un peu stressées par toutes ces histoires. C'est sans encombres qu'on arrive chez notre couchsurfeur, Ludemar. Nous sommes accueillies par deux de ses amis et par sa mère (la froideur incarnée.) Ludemar apparaît une demie-heure plus tard avec un autre couchsurfeur, Michele, italo-américain de 40 ans, professeur de musique au États-Unis. Notre hôte nous embarque directement dans une soirée prévue avec ses amis, dans un bar, pour assister à un concert de rock, sans nous demander si on a faim, soif, besoin de prendre une douche... Un peu étonnées par cet accueil rustique, on suit le mouvement. Arrivées devant le bar, et au moment de payer le taxi, Ludemar, assis à l'avant nous demande l'argent et ne sort rien de sa poche ! Mmmmmm, sympa. Il nous présente ensuite ses (pseudos) amis et nous passerons la soirée entourées des chanteurs du groupe, d'un apprenti acteur, du sosie d'Aston Kushter et de plusieurs autres mecs vraiment sympathiques et drôles. Encore que des garçons ! Nous nous sommes rapidement éloignées de la seule fille que nous ayons rencontré, totalement jetée, lorsqu'elle nous a crié dans l'oreille de sa voix rauque « I LIKE YOUUUU ». Ouiii, nous aussi, on t'aime bien ! Nous avons été entourées et traitées comme des princesses par ces charmants brésiliens, on aura même droit à une dédicace de la part du chanteur ! Cette fois, les groupies, c'est nous ! Inutile de préciser que Ludemar ne nous adressera quasiment pas un seul mot de la soirée, trop occupé à développer son réseau de connaissances. Une super soirée, mais pas grâce à lui !

Nous rentrons vers 3h, en taxi. La chose se répète : c'est encore à nous de payer. Quel mufle ! C'est avec peu d’enthousiasme que nous rejoignons nos chambres (moisies et sans fenêtre), pour être réveillées trois heures plus tard par des colombiens venus reprendre leurs affaires, laissées dans notre chambre. Lumière en pleine figure... merci ! On se rendort, pour être réveillées une fois de plus par Ludemar qui raconte la soirée à sa môman, en n'oubliant pas de parler de nous, « francesas », tous les trois mots. Il se fait vraiment mousser celui-là ! Le matin, on décide de trouver un autre toit pour les nuits suivantes, sans le dire tout de suite à Ludemar. Nous décidons en même temps d'aller visiter le quartier de Pelourinho avec Michele, qui sera un peu notre guide-garde-du-corps durant cette journée. Avant de partir, Caro a le droit à une demie-heure d'explicationsnumismatiques: Ludemar lui montre toute sa collection de pièces du monde entier. Nous aurons aussi la chance de l'écouter chanter en français (il est fan de musique) : « Ne me quitte pas...., ne me quitte paaaas ! » ou encore « Je « vas » et je viiiens... entre tes reiiins ». On vous le dit, vraiment un de nos meilleurs moments !

Après cet intermède musical de grande qualité, nous voilà enfin partis découvrir la ville ! Troisième ville du pays par sa population, Salvador est surnommée la « Rome noire » du Brésil : elle compte 365 églises et 80% de la population descend des anciens esclaves africains. Nos peaux blanches passent donc moins inaperçues qu'ailleurs, ce qui fait qu'on sera souvent sollicitées par les gens démunis ou les vendeurs de rue. Africaine, pauvre et tropicale, Salavador est une ville à multiples visages...

DSC01829

On rejoint à pied le centre historique de Salvador, toujours dans le quartier de Pelourinho, et on découvre des places charmantes, entourées de maisons colorées au style colonial. En chemin, nous trouvons une pousada bien placée, propre et pas chère. Michele décide de suivre notre exemple et de ne pas rester deux jours de plus chez le couchsurfeur, comme il nous l'avait dit. Le soir, nous passons prendre nos sacs chez Ludemar, qui a l'air vraiment décontenancé de nous voir partir tous les trois. Un couchsurfeur sans l'esprit couchsurfing, non merci ! En arrivant à la pousada, surprise, on comprend que Michele va nous coller un peu plus en dormant dans la même chambre que nous ! Après avoir exploré le centre de nuit et assisté un concert, nous sommes réveillées par un autre concert vers 2h du matin : celui des pets de Michele, une grosse caisse par-ci, une grosse caisse par-là, sans compter ses ronflements ! Vraiment, partager la chambre d'un homme, c'est du pur bonheur. Nous voilà donc tordues de rire (et aussi dégoûtées) pendant un bon moment. Le lendemain matin, au petit-déjeuner, nous préparons un sandwich que l'on garde pour la journée. Michele nous imite une fois de plus ! Agacées par ce quarantenaire sympa mais collant, on décide de reprendre notre liberté et de déclarer « une journée sans Michele » ! Nous partons acheter nos billets de bus pour Sao Luis et l'après-midi, nous visitons un jardin botanique doublé d'un zoo. Les animaux sont en semi-liberté et on peut observer des aras, tapirs, pumas, panthères, singes... Associé à l'école vétérinaire de Salvador, le parc est spécialisé dans la reproduction d'animaux en voie de disparition. Si le parc est intéressant, il est comme le reste de la ville : les bâtiments sont vétustes, et mériteraient d'être refaits.

En fin de soirée, petite balade sur la plage d'Ondina, dans le quartier de Barra. Le soir, Anso s'amuse à tester Michele sur ses compétences auditives : « Did you heard that noise last night ? » « No, what noise ? ». On est vraiment deux pestes (mais c'est tellement drôle !). Dimanche matin, direction la gare routière pour rejoindre São Luis ! Encore un long voyage en bus... Les doigts dans le nez !

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